Les deux grandes bâtisses de la douane franco-suisse, à la Grand’Borne (VD), juste après le village de L’Auberson, plantent tout de suite le décor: austère, sauvage, hors du temps. Deux rectangles gris aux volets verts et la barrière – désormais levée – au milieu. A l’image de la rando du jour, qui plaira aux agoraphobes et autres misanthropes, soucieux d’échapper quelques heures à la bousculade urbaine.
Ce pied du Jura, Alex Gex le connaît bien. Aujourd’hui accompagnateur en montagne , il a joué les garde-frontières pendant huit ans, délaissant son Valais natal pour les confins vaudois. «Je suis arrivé ici en 1999, avec l’impression d’être au milieu de nulle part. Mais j’aime la nature et vivre loin de la nervosité humaine. Contre toute attente, j’ai beaucoup aimé cette région à la topographie très ouverte, avec des couchers de soleil qui durent plus longtemps qu’ailleurs.»