A première vue, il va bien. Torse d’athlète, regard vert d’eau, peau tannée de ceux qui vivent beaucoup à l’extérieur. Philippe Jaccard, 56 ans, responsable d’un département informatique à Lausanne, est un grand sportif, professeur de ski même. Mais peut-être faudrait-il dire «était». Car depuis que sa route a croisé celle des tiques, son quotidien a été bouleversé.
Philippe Jaccard fait partie des quelque 10 000 personnes qui contractent la borréliose chaque année en Suisse (chiffre OFSP). Pour certains, les plus chanceux, l’affaire est réglée en un seul traitement. Sans séquelles. Pour les autres, c’est la souffrance et l’errance médicale pendant de longues années.
Dans son cas, l’histoire se passe en deux temps. Il y a vingt-cinq ans, Philippe Jaccard est au sommet de sa forme, il multiplie les activités outdoor: grimpe, rando, vélo. Son temps libre, il le passe en nature, en forêt ou collé aux falaises à chercher des voies. Jusqu’à cette première piqûre de tique. «Je n’avais pas vu l’acarien et je n’ai pas eu d’érythème. Mais les symptômes apparus, sans doute plusieurs mois après la piqûre, étaient clairs.» Les symptômes? Une très forte fatigue au point de ne plus arriver à ouvrir les portes en fin de journée et surtout une hémiplégie faciale, qui survient généralement à un stade avancé de la maladie.