La phobie scolaire explose! «Ce titre revient souvent en une des magazines, surtout français. Et il fait bondir Raphaël Gerber, le chef du Service de psychologie scolaire de la ville de Lausanne : «Cette affirmation est en complet décalage par rapport à notre réalité de terrain. Ce phénomène, nous ne le vivons clairement pas chez nous.»
Pour ce psychologue-psychothérapeute affilié à la Fédération suisse des psychologues (FSP), le problème vient de l’amalgame que l’on a trop souvent tendance à faire en la matière. «Un enfant ne va pas à l’école, et on dit que c’est de la phobie scolaire! On met tout sur le compte de ce trouble, alors qu’il faudrait déjà faire la différence entre absentéisme, refus scolaire et phobie scolaire.»
Ce spécialiste se base ainsi sur quatre définitions pour classifier les élèves qui rechignent à se rendre en classe: l’absentéisme («Je ne veux pas y aller, car il y a mieux à faire ailleurs.»), le refus scolaire oppositionnel («C’est trop contraignant, ça m’emmerde, j’y vais pas!»), le refus scolaire anxieux («J’ai peur d’aller à l’école.»), et enfin la phobie scolaire («J’aimerais bien y aller mais je ne peux pas parce que la peur est trop grande, elle me paralyse.»).