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Le premier rendez-vous chez le gynécologue

Quand consulter? Puis-je demander la pilule? Faut-il se faire vacciner contre le papillomavirus? Nombreuses sont les questions qui traversent la tête d’une jeune fille avant sa première consultation gynécologique. Voici quelques éléments de réponse.

Texte Dr Anouk Bertrang Warncke
Photos Getty Images
Date
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Le premier rendez-vous chez le/la gynécologue est avant tout l’occasion d’instaurer un climat de confiance. (Photo: Getty Images)

Quand se rendre chez le/la gynécologue pour la première fois?

S’il n’y a pas d’âge «idéal» pour la première consultation gynécologique, elle peut néanmoins s’avérer utile s’il y a des questions particulières concernant les règles ou la sexualité, des doutes, des signes d’infection ou des cycles douloureux. Ce premier rendez-vous est donc ouvert aux jeunes filles mineures – sans nécessiter d’accord parental –, avant ou après l’apparition des premières règles, et idéalement avant ou après le premier rapport sexuel. Elles peuvent s’y rendre seules ou accompagnées de leur mère, d’une amie, de leur petit-ami…

Comment se déroule la première consultation?

Lors du premier rendez-vous, le/la gynécologue n’effectuera pas forcément d’examen interne au spéculum, en particulier s’il n’y a pas encore eu de rapports sexuels ou si la patiente ne le souhaite pas. Il existe d’autres façons de réaliser un examen, moins intimidantes, comme une échographie par voie abdominale en cas de règles douloureuses, ou un frottis peu invasif si nécessaire. Au-delà de l’auscultation médicale, cette première consultation est surtout l’occasion pour la jeune femme de poser toutes les questions qu’elle souhaite sur son corps, les changements liés à la puberté, la sexualité, la contraception, l’IVG, les infections sexuellement transmissibles, le vaccin contre le papillomavirus (lire encadré ci-dessus), etc. Ce premier contact doit être un moment d’échange, où le rôle du/de la gynécologue est avant tout de rassurer et conseiller la patiente.

Et après, quel suivi?

À partir de 21 ans, si la vie sexuelle a commencé, il est conseillé d’effectuer un dépistage du cancer du col de ­l’utérus (via un frottis). La nouvelle recommandation en Suisse est de pratiquer un frottis tous les trois ans en l’absence de facteurs de risque particuliers. Mais une consultation régulière annuelle est recommandée pour faire un point sur la santé, revoir la méthode contraceptive ou parler d’un désir de grossesse.

Comment choisir son/sa gynécologue?

C’est souvent vers le/la gynécologue de leur mère que se tournent les jeunes filles, mais elles peuvent également s’adresser à un autre médecin, à un planning familial ou à une consultation spécialisée en hôpital.

Anouk Bertrang Warnule

Dr Anouk Bertrang Warncke, spécialiste en gynécologie et obstétrique, centre Medbase à Berne

La prévention du cancer à l’adolescence

Chaque année, le cancer du col de l’utérus touche plus de 250 femmes en Suisse. Dans presque 100% des cas, le cancer est associé au papillomavirus humain (HPV). Ce virus, très fréquent et transmissible, se décline sous une centaine de formes, certaines oncogènes, d’autres non.

Il existe depuis quelques années un vaccin contre certains types de HPV oncogènes (types 16 et 18), particulièrement indiqué chez les jeunes filles avant leur premier rapport sexuel – c’est-à-dire avant qu’elles n’aient été exposées au risque d’infection au HPV. Disponible sous deux formes (Cervarix et Gardasil), il est recommandé en vaccination de base entre 11 et 14 ans (deux doses) ou en rattrapage entre 15 et 19 ans (trois doses), et est pris intégralement en charge jusqu’au 27e anniversaire.

Les hommes pouvant également être porteurs du virus – et donc le transmettre, la recommandation a, depuis 2015, été
élargie aux deux sexes. En Suisse, le taux de vaccination est supérieur à 50%, mais les autorités de santé espèrent étendre encore davantage la couverture vaccinale.

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