Nous sommes noyés dans un océan d’images et de messages, tous plus parfaits et incitatifs les uns que les autres. Le problème, c’est que même lorsque nous les rejetons consciemment – ou, pire, qu’on a l’impression de ne même pas être touchés ni concernés – notre inconscient les a déjà assimilés.
Résultat: «Nous sommes pris au piège de dissonances cognitives», avertit Eva Saro, responsable de projet à la Fondation Images et Société, à Genève.«D’une part, nous savons que ces messages séducteurs relèvent de l’impossible. Mais d’autre part, notre inconscient nous incite à les prendre comme références. Car nous avons besoin d’être acceptés et appréciés dans un groupe.» Malgré tout ce que nous «savons», on assiste à une alarmante péjoration de l’estime de soi des jeunes. «Nous sommes tous concernés, car tous confrontés à ces messages en permanence, consciemment et inconsciemment», souligne l’experte en cette nouvelle discipline que l’on appelle «décod’image». «Et comme l’inconscient nous téléguide, il est essentiel de trouver des pistes et des outils pour découvrir nos mécanismes. Il nous faut davantage ouvrir les yeux, afin de mieux comprendre le monde et de se comprendre. Développer le «savoir voir» nous permet de reconquérir notre libre arbitre et d’oser davantage la diversité.»