En Suisse, si l’on en croit une étude de Credit Suisse et de l’Université de Saint-Gall, ce sont quelque 14 000 PME qui changent de propriétaires chaque année. Et, toujours d’après cette même source, le phénomène va encore s’amplifier à l’avenir puisque plus de la moitié des patrons de petites et moyennes entreprises ont aujourd’hui entre 50 et 65 ans. L’enjeu de ces passations de pouvoir est donc crucial pour l’économie de notre pays. «Pour chaque société qui n’est pas reprise, ce sont des emplois et un savoir-faire qui disparaissent», confirme Cyril Schaer, secrétaire général de Relève PME, association à but non lucratif qui offre conseils et soutien aux entrepreneurs concernés.
«D’ailleurs, le premier souci de la grande majorité des employeurs qui remettent leur firme, c’est que l’activité se poursuive et que le repreneur garde les employés», ajoute Jacques Meyer, ancien directeur général de la Banque Cantonale Vaudoise et actuel CEO de pme-successions.ch, société spécialisée dans la transmission et la vente de petites et moyennes entreprises en Suisse romande.
Pour les patrons, passer le témoin à un membre de la famille, à un proche collaborateur ou à un tiers s’avère difficile et douloureux. Parce que le processus ressemble un peu à un parcours du combattant: régler la succession pour échapper à de futures crises familiales, anticiper les retombées fiscales pour s’éviter de mauvaises surprises, faire belle la mariée avant les noces pour en tirer une jolie dot et attirer un prétendant sérieux et de confiance…