Anne-Sophie Mutter, depuis plus de quarante ans, vous êtes la star incontestée du violon. Quel est le secret pour rester au sommet?
Il faut aimer ce que l’on fait, c’est tout. Regardez Roger Federer, il est passionné par le tennis et n’hésite pas à se perfectionner encore et encore.
La passion ne suffit pas, il faut aussi une discipline de fer.
Oui, mais la passion rend la discipline plus facile. Pour moi, tout cela est naturel, car je suis une passionnée. Quand je me prends d’intérêt pour quelque chose, je fonce et ne compte ni mon temps ni mes efforts.
Êtes-vous fière du niveau que vous avez atteint?
Vous savez, je suis comme une alpiniste. On a toujours en vue un sommet plus haut qu’on a envie de gravir. Cela dit, je sais aussi m’octroyer des pauses dans l’ascension. Mais c’est pour mieux faire ensuite le prochain saut.
Vous ne vous reposez donc jamais?
Il me tient à coeur de faire l’impossible pour présenter le meilleur de moi-même. J’ai été à bonne école avec Karajan. Il recherchait sans cesse le son parfait. Je me souviens quele lendemain d’un concert merveilleux, il venait en répétition et on recommençait tout depuis le début!