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Dix conseils pour marcher en s’amusant

Rédacteur en chef du magazine « Randonner.ch » et père de trois enfants, Rémy Kappeler vient de publier un bouquin intitulé « Papa Rando ». Il livre ici quelques conseils utiles pour que les virées en famille se déroulent (presque) sans accrocs.

Texte Alain Portner
Date
132230

La marche en famille n’a pas de secret pour Rémy Kappeler, alias Papa Rando.

Rémy Kappeler est un fada de la marche. Pour rien au monde, il ne renoncerait à cette pratique. Pas même pour ses enfants. Alors, ce père de trois aventuriers en herbe, qui est aussi rédacteur en chef du magazine Randonner.ch qu’édite l’association Suisse Rando, a dû apprendre à se balader en mode famille, à composer avec les hurlements de son benjamin, les coups de mou de sa fille et la témérité de son aîné.

 

« Adieu les hauts sommets et les grandes ambitions ; bonjour les randonnées courtes et la patience. Et, autant vous le dire tout de suite : c’est fabuleux ! », écrit-il enthousiaste dans « Papa Rando », un guide qui vient de sortir de presse et dans lequel il narre ses expériences et prodigue ses conseils. Généreux, il nous file ici ces bons tuyaux pour éviter que les randos familiales ne virent au cauchemar…

 

 

1 – J’aime, j’aime pas

Avant même de déplier une carte et de préparer son sac à dos, il faut trouver le dénominateur commun des aspirations familiales en matière de randonnée. Comment ? En se posant ces questions existentielles : quelles sont mes idées sur la marche en famille ? s’avèrent-elles appropriées ou dois-je les adapter ? quels types de balades font battre nos cœurs ? « Je pense d’abord à cela dans l’intimité de mon bureau, puis j’intègre le point de vue de mes enfants dans la réflexion », précise Rémy Kappeler.

 

2 – Panoplie du marcheur

De bonnes et confortables chaussures de marche, un pantalon de rando qui sèche rapidement et une veste vraiment imperméable sont les trois pièces de vêtement dans lesquelles il vaut la peine d’investir selon Papa Rando. Afin de ne pas trop grever le budget des familles, il recommande de compléter le reste de l’équipement des enfants avec leurs habits de tous les jours.

 

3 – No Stress

Les marches ne doivent pas ressembler à des courses contre la montre. Les parents stressés, pressés ne sont pas cools et plombent forcément l’ambiance. Notre interlocuteur, lui, n’hésite pas à multiplier au moins par deux le temps de marche calculé pour un adulte. Cette marge permet de faire des pauses ou de jouer quand les enfants en ont marre, sont fatigués ou découragés.

 

4 – Souple comme le roseau

Adopter une posture zen, c’est bien. Être flexible, c’est encore mieux. Les parents – même s’ils ne sont pas toujours d’humeur et n’ont pas le recul nécessaire – auraient intérêt à s’interroger de temps à autre sur leurs propres exigences : le petit doit-il vraiment faire la moitié du chemin tout seul ou vaudrait-il mieux le porter pour que la balade se déroule dans la joie et la bonne humeur ?...

 

5 – Sur la route (again)

Ennuyeuses par définition, les longues et larges rectilignes – style chemins forestiers ou routes de campagne – sont à éviter comme la peste. Rémy Kappeler dit même se méfier des itinéraires adaptés aux poussettes à cause de cela ! Mieux vaut donc privilégier les sentiers étroits et sinueux, ceux qui mobilisent l’attention des marmots et offrent davantage de diversité.

 

6 – Motiver les troupes

« Ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin ! » Sage parole ou parole de sage ? Qu’importe. Lorsqu’il planifie une marche en famille, ce journaliste cherche tout au long du parcours des lieux propices aux distractions : ruisseau, lac, petite chute d’eau, grotte… Rien de tel pour motiver les troupes !

 

7 – Moral dans les chaussettes

Lors des randos, les parents endossent le rôle des G.O., des gentils organisateurs. A leurs mômes qui commencent à avoir le moral dans les chaussettes, ils proposent des jeux et devinettes (ni oui ni non, vrai ou faux, qui suis-je ?…), ils racontent des histoires ou en inventent ensemble, ils sortent les jumelles pour observer les oiseaux ou s’arrêtent près d’un étang pour regarder des grenouilles. Bref, ils mettent leur imagination au galop pour remettre leurs enfants en selle !

 

8 – Estomac dans les talons

Impossible d’avoir du plaisir à marcher lorsqu’on a l’estomac dans les talons. Voilà pourquoi il faut toujours prévoir un bon pique-nique et quelques en-cas. « Plus quelques ours en gélatine », ajoute notre quadra expérimenté, qui use parfois de ces friandises pour faire avancer ses loupiots. « Je les cache et incite mes enfants à les chercher quand leur motivation est au sous-sol. »

 

9 – Carotte et bâton de… glace

Pourquoi ne pas promettre une bonne glace au restaurant (quand ils seront à nouveau ouverts !) à la fin de la randonnée ? « Cette idée n’a peut-être pas de valeur éducative, reconnaît Rémy Kappeler. Mais cette perspective est attrayante autant pour les enfants que pour les adultes. » Pourquoi s’en priver ?

 

10 – Âme d’enfant

A force de se balader en s’amusant, ce papa-poule a retrouvé son âme d’enfant. Aujourd’hui, il adore plonger en slip dans les lacs de montagne, traverser les rivières en sautillant sur des cailloux ou faire des courses de petits bateaux en écorce. « Chemin faisant, mes enfants m’apprennent tout ce que je dois savoir pour randonner avec eux », conclut-il philosophe.

 

 

A lire: «Papa Rando – La marche est un jeu d’enfant», de Rémy Kappeler, éditions Helvetiq,

Infos et commandes: www.suisse-rando.ch/papa-rando

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