Une initiative, un contre-projet, des listes d’attente qui s’allongent et des donneurs qui se raréfient. La situation du don d’organes en Suisse n’est pas très brillante, on le sait, et l’épisode Covid-19 n’a fait qu’aggraver son état. Selon Swisstransplant – la structure chargée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) d’attribuer les organes et de tenir la liste d’attente des receveurs – le nombre de donneurs en Suisse a encore reculé au premier trimestre 2021, alors que les chiffres n’étaient déjà pas très hauts. Avec comme perspective une hausse corrélée du nombre de patients ne recevant pas l’organe qui devrait leur sauver la vie. Les listes d’attente se sont ainsi allongées de 10% depuis le début de la pandémie tandis que la mortalité des personnes figurant sur ces listes a augmenté de 50% sur la même période. En cause: le taux
de refus élevé de 60%, lui-même s’expliquant par le fait que les familles dans plus de la moitié des cas ne connaissent pas la volonté explicite du défunt et se montrent donc réticentes à accorder le consentement.
Fin mars 2021, 1479 patients étaient en attente d’un ou de plusieurs organes. Pourtant, depuis 2018, outre la carte de donneur, il existe un registre national numérique où l’on peut exprimer «en moins de cinq minutes» sa volonté
concernant le don d’organes. Mais à ce jour, seules 120 000 personnes y ont fait connaître leur décision, à savoir qu’elles sont à 90%, dont une majorité de femmes, en faveur du don d’organes.
Directeur de Swisstransplant, Franz Immer tient à souligner à ce propos «qu’il n’y a aucun critère d’exclusion pour être donneur». Et notamment aucune limite d’âge, un élément qui parfois arrête des gens se pensant à tort être trop vieux. «Il faut savoir que l’âge moyen des donneurs est de 58 ans et que l’an dernier le donneur le plus âgé avait 88 ans.»