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Escapade

À ciel ouvert

Des expositions en plein air en hiver? Oui, ça existe! Et entre photographie, art contemporain et street art, il y en a pour tous les goûts et dans différentes régions de Suisse.

Texte Pierre Wuthrich
Date
https://sailloncitedimages.ch/

Au cœur du bourg de Saillon, une exposition de photos ­accueille le visiteur jusqu’au 27 février 2022. Ici, une photo de la précédente édition (photo: Gerard Raymond/sailloncitedimages.ch).

Quand la photo envahit l’espace urbain

Flâner dans le bourg médiéval de Saillon (VS), membre de la ligue des plus beaux villages de Suisse, est déjà en soi une activité plaisante. Mais lorsque les ruelles du site se parent de clichés pris par de grands photographes, la balade prend une tout autre dimension. C’est le cas avec l’exposition ­Planète + hommes? à voir gratuitement jusqu’au 27 février 2022 dans le cadre de la deuxième édition de la manifestation Saillon, cité d’images.

La thématique de cette année a entre autres inspiré l’Italien ­Alessandro Grassani, qui travaille notamment pour le New York Times, l’Américaine Melissa ­Farlow, qui a longtemps collaboré avec le National Geographic, ou encore le Suisse d’adoption ­Gianluca Colla, dont les travaux ont été publiés par le Washington Post. Aux côtés de ces professionnels, des amateurs ont également été invités à exposer afin d’enrichir de leur ­regard l’exposition, qui compte au total plus de cent soixante images grand format.

Durant la manifestation, ­différentes activités payantes sont par ailleurs prévues. Citons des visites guidées au clair de lune ou un verre à la main, un atelier photo de nuit ou encore une ­master class avec Melissa Farlow et Randy ­Olson.

sailloncitedimages.ch

Le musée qui ne ferme jamais

La culture n’a jamais été aussi ­accessible: gratuit et ouvert 24h/24 tous les jours de l’année, l’Exomusée du Locle (NE) a choisi comme cimaises les façades d’une vingtaine de maisons.

Entre fresques géantes et graffitis, le musée ne cesse de s’agrandir ­depuis sa création en 2018, au point que la Mère Commune est en passe de devenir la capitale suisse du street art. Cet été, l’artiste ­muraliste basée à San Francisco Mona Caron a par exemple peint une gentiane géante, une plante emblématique des Montagnes neuchâteloises, qui s’étire sur 250 m2. Plus loin, la Polonaise ­Nespoon a habillé de dentelle une façade pour rappeler l’un des grands savoir-faire du Locle avant le développement de ­l’horlogerie.

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La fresque de BustArt s’étend sur 175 m2. Elle a été réalisée au spray (photo: Exomusee.ch/DR).

Muni d’un plan disponible à l’Office du tourisme ou sur internet, le visiteur explorera la ville à vélo ou à pied sans parcours défini et pourra ainsi, au ­détour des rues, découvrir des œuvres monumentales ou ­discrètes, sombres ou colorées, ­sérieuses ou ludiques. Toutes offrent plusieurs niveaux de lecture et parleront aussi bien aux graffeurs qu’aux néophytes, aux adultes qu’aux enfants. Autant de visiteurs qui sauront saluer les efforts de ces artistes-acrobates maniant avec brio le spray, le rouleau ou le pinceau à plusieurs mètres du sol, tels des Michel-Ange du XXIe siècle.

exomusee.ch

Des tableaux vivants

Enzo Enea s’est fait un nom dans la création de jardins haut de gamme. De Genève à Zoug, en passant par Miami, Bogota ou Pékin, l’architecte paysager imagine des espaces verts élégants pour des particuliers, des sièges d’entreprises ou des palaces. Et lorsque notre homme ne travaille pas autour du monde, il recherche l’inspiration à Rapperswil-Jona (SG), au bord du lac de Zurich, où il développe son musée de l’arbre.

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À Rapperswil-Jona, Enzo Enea a créé son musée de l’arbre (photo: enea.ch/DR).

Sur 75 000 mètres carrés, Enzo Enea présente une sélection de vingt-cinq ­espèces, dont des séquoias géants, des érables du ­Japon ou des pins blancs sauvés d’un abattage certain, transportés sur site et replantés de manière ­extrêmement précise afin de créer des recoins apaisants et des perspectives surprenantes, le tout en magnifiant chaque arbre.

Et comme l’architecte paysagiste ne peut imaginer un espace vert qui ne dialoguerait pas avec le design ou l’art, il y a disposé – en une gracieuse chorégraphie – sa collection d’art contemporain. On pourra y admirer notamment les champignons géants colorés de la Genevoise Sylvie Fleury ainsi que des œuvres de Jean Dubuffet, Ugo Rondinone ou Olaf Nicolai. Bref, ­pénétrer dans ce musée de l’arbre, c’est revivre une tradition un peu trop oubliée, celle des paysages très travaillés où nature et culture ne font qu’un.

www.enea.ch/baummuseum

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