L’humain augmenté
Améliorer la condition humaine par la technologie, jusqu’à supprimer le vieillissement et la mort, c’est l’idée véhiculée par le transhumanisme, un courant de pensée née au début du XXe siècle et inspirée par la science-fiction. Plus qu’un fantasme, le transhumanisme est déjà une réalité pour beaucoup. «Nous sommes tous des humains augmentés grâce aux progrès de la médecine. Porter une prothèse de la hanche ou même simplement des lunettes, c’est de l’optimisation», nous dit Marc Atallah, directeur de la Maison d’Ailleurs à Yverdon-les-Bains (VD) et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne (UNIL). Aujourd’hui, les technologies visant à améliorer les capacités humaines se limitent au domaine médical et à l’industrie pharmaceutique. «On sait augmenter l’espérance de vie des malades, mais pas celle des non malades. On reste dans la réparation à l’heure actuelle», confirme Laurent Alexandre, chirurgien français, spécialiste du transhumanisme et président de DNA Vision, société belge spécialisée dans le séquençage de l’ADN. Ce qui n’empêche pas que des scientifiques – principalement dans la Silicon Valley – travaillent activement au dépassement de nos limites corporels et intellectuels. «On pense à Elon Musk et à sa startup Neuralink qui développe des implants cérébraux pour nous augmenter ou à Calico, la société de biotechnologies fondée par Google et dont les recherches ambitionnent de nous rendre immortels. Tout cela reste au stade de projets pour l’instant, il n’existe pas de technologies disponibles», poursuit Laurent Alexandre. À noter que le grand rêve du directeur de l’ingénierie chez Google, Ray Kurzweil, est d’arriver un jour à «uploader» la conscience humaine dans un ordinateur.