Les groupes de messagerie instantanée peuvent être très pratiques, par exemple pour planifier un cadeau d’anniversaire ou des activités avec son cercle d’amis. Mais une fois le présent remis ou l’excursion terminée, il reste souvent des fils de discussion que plus personne n’alimente. Et s’en aller discrètement s’avère difficile, voire problématique. Les groupes familiaux dans lesquels on ne veut pas vraiment être sont encore plus désagréables lorsqu’une tante y raconte trois fois par jour ce qu’elle a mangé ou que le beau-frère publie des posts sur des sujets politiques en permanence.
Mais pourquoi sommes-nous alors si mal à l’aise au point d’hésiter à couper ces attaches virtuelles? «Parce que nous avons le sentiment de heurter les autres», explique Doris Pfyl, experte en bonnes manières et propriétaire de l’agence Image Mode Stil à Finstersee (ZG). La solution? Communiquer clairement et honnêtement, puis aller jusqu’au bout de sa décision, conseille la spécialiste. Annoncer son départ en écrivant par exemple dans le chat «Je quitte cette discussion, car je n’écris de toute façon jamais ici» ou «Je n’ai tout simplement pas le temps en ce moment».
«Bien sûr, il y aura toujours des membres du groupe qui prendront la mouche et seront alors déçus ou même offensés», indique Doris Pfyl. Les personnes à l’origine du groupe ont souvent bien réfléchi à la composition de ce cercle privé. Dans de tels cas, les messages privés parviennent souvent à apaiser les tensions («cela n’a rien à voir avec toi, écrivons-nous plutôt en MP»).
Mais que faire de groupes tels que celui des parents de l’école, qui est actif en permanence? En plus de toutes les choses secondaires, on y trouve finalement de temps en temps des indications organisationnelles auxquelles on ne renonce pas volontiers. «Il vaut mieux convenir de règles claires dès le début», conseille Doris Pfyl, ou, si cela n’aide pas, mettre le groupe en sourdine et ne regarder les messages que ponctuellement.
D’une manière générale, l’experte en savoir-vivre s’oppose toutefois à une fuite en douce: «La communication ouverte demeure le meilleur choix.» Elle considère également comme impoli un départ non annoncé. «Pourquoi n’appliquerions-nous pas les mêmes règles de politesse dans le monde virtuel que dans le monde réel?», demande-t-elle. Finalement, une conversation dans un groupe de chat n’est rien d’autre qu’une conversation lors d’un événement: la plupart du temps, on arrive à un point où l’on ne peut plus s’impliquer. Au lieu de partir sans commentaire, nous prenons congé avec une petite phrase telle que «Merci pour les échanges».