Renata Georg, vous êtes considérée comme l’initiatrice de cette votation sur la vente d’alcool à Migros. Comment l’idée vous est-elle venue?
Tout d’abord, la question de l’alcool se pose depuis très longtemps. Mais jusqu’à présent, on n’a pas osé l’aborder. Sans doute aussi en raison de la difficulté, car il faut passer par trente-deux comités différents et y obtenir à chaque fois une majorité des deux tiers. Ce sont des obstacles importants.
Pourquoi avez-vous pris la décision d’essayer quand même?
Après le changement de nom de leshop.ch en Migros Online, l’assemblée des délégués de Migros a voté en mars 2020 pour le maintien de l’offre d’alcool. J’ai pensé que nous mettions ainsi à mal les statuts, car les activités en ligne et hors ligne se confondent de plus en plus. Les partisans ont argumenté que cela répondait à un besoin de la clientèle. Et j’ai pensé: «Qu’à cela ne tienne, demandons-lui et lançons ce processus démocratique.»
Mais pour faire la demande, il vous fallait encore quatre co-initiateurs partageant les mêmes idées. A-t-il été difficile de les trouver?
J’ai compris que je ne pouvais m’adresser qu’à des personnes dont le soutien m’était assuré.
Pourquoi?
Jusqu’à ce que la demande soit prête à être déposée, elle devait rester secrète. Le sujet était trop délicat pour cela. J’ai trouvé mes quatre soutiens du premier coup. Nous tenions à ce que l’impulsion pour cette question importante vienne de nous, les coopératrices et coopérateurs. Et non pas du management de Migros, comme on a pu le lire partiellement – et de manière erronée – dans les médias.