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Jardinière

Un bouquet de senteurs

Comment réussir sa jardinière de plantes aromatiques ? En recréant au mieux le biotope naturel de chaque végétal. Et en composant les bons mariages. Astuces d’Alain Huys, «jardineur» passionné et responsable garden de Migros Crissier (VD).

Texte Patricia Brambilla
Photos Mathieu Rod
Date
Origan à feuilles de velours, plante de curry et coriandre peuvent être plantés courant avril. © Mathieu Rod

Origan à feuilles de velours, plante de curry et coriandre peuvent être plantés courant avril. © Mathieu Rod

A chacun sa jardinière

Il existe des bacs de toutes les formes. Ronds, rectangulaires ou carrés, tous feront l’affaire. En revanche, les jardinières surélevées à hauteur de taille ont l’avantage de faciliter le travail, en ménageant le dos. Dernier trend: la jardinière en bois de pin avec la ruche pour les abeilles sauvages, intégrée juste sous le bac. L’emplacement idéal pour les insectes pollinisateurs, qui pourront d’un coup d’aile rejoindre les aromatiques !

Astuce: sauge officinale, thym serpolet et origan à feuilles de velours attirent particulièrement les butineurs.

Démonstration de rempotage et réalisation d'une jardinière de plantes aromatique par Alain Huys, responsable garden de Migros Crissier. © Mathieu Rod

Démonstration de rempotage et réalisation d'une jardinière de plantes aromatique par Alain Huys, responsable garden de Migros Crissier. 

Terreau tout bio

Un mélange de terreau universel bio, sans tourbe, convient parfaitement aux herbes aromatiques. L’important est de bien l’aérer, de le rendre le plus léger et malléable possible, en le brassant, avant de l’installer dans la jardinière jusqu’à mi-hauteur. Penser à mettre un voile d’agril au fond du bac ou, s’il y a des trous d’écoulement, à poser un éclat de tuile ou un caillou pour freiner la sortie de l’eau.

Astuce : pour bien conserver les herbes en version séchée, introduire quelques grains de sel et un grain de riz dans le bocal. Cela évite l’humidité et l’altération des arômes.

Bien aérer le terreau fait partie des clés de la réussite d’un rempotage. © Mathieu Rod

Bien aérer le terreau fait partie des clés de la réussite d’un rempotage. 

Les coriaces

Avant les Saints de glace (mi-mai), mieux vaut miser sur les petites coriaces, qui supportent encore les possibles baisses de température nocturne. Thym citron, herbe à curry, origan à oreilles d’ours, sarriette, romarin, sauge officinale sont de parfaits candidats pour la première plantation de l’année. Ces vivaces se plaisent dans la garrigue, en terrain sec et bien drainé. Un biotope que l’on peut recréer chez soi en ajoutant quelques pierres façon rocaille. Double fonction: celles-ci réchauffent le sol plus facilement et restituent la chaleur pendant la nuit.    

Astuce : au moment de la récolte, ne jamais couper les tiges à ras, mais laisser deux centimètres afin de favoriser la repousse.

Coriandre, curry, origan, ainsi que les vivaces séchardes comme le thym  ou le romarin font partie des aromatiques que l’on peut planter avant les Saints de glace pour autant que la température atteigne 15°C. © Mathieu Rod

Coriandre, curry, origan, ainsi que les vivaces séchardes comme le thym  ou le romarin font partie des aromatiques que l’on peut planter avant les Saints de glace pour autant que la température atteigne 15°C.

Les fragiles

Mais mieux vaut attendre 18°C minimum pour planter la menthe et le basilic. Et surtout, mieux vaut les séparer du reste de la troupe. Ces deux spécimens très odorants ne s’entendent pas avec tout le monde: la première est vite envahissante et le second est plutôt délicat de la feuille. L’idéal est de leur donner la totale exclusivité, d’autant que tous deux se déclinent en de nombreuses variétés. Plantes de sous-bois humide, les menthes marocaine, poivrée, citron, orange, ananas se plairont donc à mi-ombre.  Quant aux basilics, commun, thaï, grec ou rouge, ils détestent les courants d’air et le soleil direct. Autant les rassembler dans un coin chaud, humide et bien abrité.

Astuce : planter persil et basilic à l’ombre des tomates, qui les protègent de l’agressivité des rayons et atténuent l’évaporation.

  

L’art du rempotage

C’est la phase délicate, le rempotage est un art en soi ! Pas question de sortir la plante de son pot en plastique et de la poser telle quelle dans la jardinière. «On profite d’enlever les pousses sèches et surtout on dénude un peu les racines pour enlever le surplus. Cela permet à la plante de refaire un nouveau système racinaire, c’est comme une nouvelle coupe de cheveux», rigole Alain Huys. On démêle donc délicatement les petits chignons, avant d’installer la plante dans son nouveau terreau. On ajoute progressivement de la terre, avant de tapoter légèrement. «Penser aussi à mettre les plantes retombantes, genre coriandre ou origan, plutôt sur les côtés», conseille Alain Huys, qui aime également jouer avec les couleurs de feuillages pour composer des camaïeux de verts.

Astuce : ne pas trop serrer les spécimens. Mieux vaut laisser environ vingt centimètres entre les plants pour éviter la surpopulation racinaire. D’autant que certains, timides au début, ont vite tendance à s’étaler façon ciboulette !

 

Le dosage de l’arrosage

Sitôt les aromatiques installées dans leur berceau, on arrose délicatement la base de la plante au pommeau pour un effet douche. Pour éviter un arrosage trop abondant, qui envoie toute l’eau au fond de la jardinière, Alain Huys a sa botte secrète: il remplit un autre pot de terre, l’arrose généreusement et mélange ensuite cette terre détrempée à une bonne poignée de terreau sec. Après avoir travaillé le tout comme de la pâte à modeler, il vient déposer cette terre bien humidifiée sur le haut de la jardinière, autour des plantons.

Astuce : Inutile d’arroser quotidiennement les jeunes plants, ce qui risquerait de les noyer. Une petite douche tous les trois jours suffit amplement.

 

 © Mathieu Rod

 

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