L’héritage en partage
À la différence de Verbier ou Crans-Montana, Saint-Luc a su marier avec intelligence développement touristique et préservation du patrimoine. «Il existe bien sûr des réglementations communales strictes qui empêchent certaines constructions, mais il y a surtout une forte volonté de la part des habitants de préserver leur village», constate Simone Salamin, qui fait visiter le vieux Saint-Luc aux hôtes de passage. Ainsi, le cœur historique a pu être magnifiquement conservé et reste entrelacé de ruelles typiques, que le trafic automobile doit contourner. Quant aux nouveaux chalets, ils s’intègrent harmonieusement aux constructions les plus anciennes, datant parfois du début du XVIIIe siècle.
«La plupart des maisons ont toutefois été construites après les deux incendies de 1845 et 1858. Il s’agit de bâtisses en pierre dont l’ancienne cure ou le tout premier hôtel Bella Tola. Juste à côté, ne manquez pas la maison bourgeoisiale, en mélèze cette fois, qui abritait l’école des garçons, et le four banal. Une fois par an, durant une semaine, les habitants viennent y cuire leur pain pour leur plaisir. Autrefois, les anciens le faisaient par contre pour survivre.» Un peu plus loin, voici au bord d’un petit torrent fougueux le lavoir où les femmes lavaient le linge familial avant l’arrivée de l’eau courante dans les habitations, et quelque peu à l’écart du village un remarquable ensemble de moulins et foulons du XVIe siècle. On y travaillait le maïs, l’orge, le seigle et le froment notamment.