
Monde du Travail
Que fait Migros à Hong Kong?
Les 85 employés du bureau de Hong Kong sont chargés de l’achat de produits qui seront vendus par Migros.
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Supermarché
Comment les agrumes arrivent-ils dans les rayons Migros? Et à quel prix sont-ils vendus? L’acheteuse Michelle Schmid se charge de ces questions semaine après semaine.
Lorsque Michelle Schmid se rend au marché durant son temps libre, elle négocie. Cela n’a pas toujours été le cas, mais son métier lui a appris cette pratique. À 29 ans, elle travaille à Migros comme acheteuse de fruits et légumes. Alors que les prix des poêles, des pâtes ou des yogourts restent parfois inchangés durant des mois, ceux des fruits et légumes évoluent en permanence. Une fois, c’est une inondation à Valence qui dévaste un entrepôt d’oranges, une autre fois, c’est une nouvelle maladie qui touche les tomates en Sicile. Chaque semaine apporte son lot de surprises à Michelle Schmid.
Son portefeuille comprend tous les agrumes, les tomates importées, les carottes ainsi que les oignons. Cela représente une soixantaine de fournisseurs différents. Les agrumes et les tomates viennent principalement d’Italie et d’Espagne, les carottes et les oignons de Suisse. Après avoir fait le point sur la situation du marché le lundi, elle entre dans le vif du sujet le mardi et le mercredi. Chaque fournisseur lui propose un prix pour sa marchandise. Prix qu’elle compare avec le montant qu’elle est disposée à payer. L’objectif étant d’obtenir le meilleur prix possible pour la clientèle Migros. Elle téléphone ensuite à chacun de ses fournisseurs pour négocier et fixer un prix d’achat de chaque article. Cette étape doit être terminée au plus tard le mercredi à 11 heures.
Michelle Schmid négocie en anglais, en français, en allemand ou en italien, en fonction de l’origine de ses interlocuteurs. «Dans certaines cultures, la négociation est une étape attendue. Si j’acceptais simplement le prix proposé, les fournisseurs seraient déçus.» C’est ce contact direct avec des personnes et des cultures différentes que l’acheteuse apprécie particulièrement dans son métier. C’est aussi pour cette raison qu’elle a étudié le management international.
La grande majorité des producteurs approvisionnent Migros depuis de nombreuses années. «Cette longue collaboration consolide naturellement la relation et permet de se mettre plus facilement d’accord sur un prix», explique la spécialiste. Mais des contacts téléphoniques ne sont pas suffisants: chaque année, Michelle Schmid rend visite à quelques fournisseurs. En janvier, elle a ainsi fait le déplacement jusqu’en Sicile. «Cela permet de parler d’autre chose que du prix», explique-t-elle. Ces visites sont aussi l’occasion d’en savoir plus sur les tendances. Des fournisseurs testent-ils de nouvelles méthodes de culture ou développent-ils de nouvelles variétés? Michelle Schmid ne nous le révèle pas, la seule chose qu’elle dit c’est que «nous pourrons apprécier les variétés hybrides, comme par exemple les croisements entre l’orange et la mandarine, encore longtemps.»
Les arbres ont besoin de plusieurs années avant de donner des fruits, ce qui pousse l’acheteuse à penser à long terme. Grâce à une relation durable, les fournisseurs savent que leurs innovations rencontreront un écho favorable et Migros a le temps d’adapter son assortiment.
Dans certaines cultures, la négociation est une étape attendue.
L’acheteuse revient de chaque voyage riche de nouvelles connaissances. Elle constate que son travail ne peut pas se faire uniquement depuis son bureau à Zurich. Par exemple, même si elle savait que la couleur de la chair des oranges sanguines est due aux variations de température de plus de 10 °C entre le jour et la nuit sur une longue période, ce n’est qu’en se rendant en Sicile qu’elle a appris pourquoi la peau des variétés siciliennes prend aussi une légère teinte rougeâtre. «Un fournisseur m’a expliqué que c’est à cause de l’Etna. Plus précisément en raison des vents froids qui viennent du volcan. Ils renforcent les écarts de température: la partie extérieure de l’orange qui fait face au volcan devient ainsi un peu plus rouge.»
L’orange est un fruit que Michelle Schmid aime aussi manger. Elle conserve chez elle les agrumes au frais et au sec et préfère les savourer nature. Elle est loin de s’en lasser, bien au contraire. «Avant, je ne raffolais pas du tout des agrumes. Aujourd’hui, c’est différent.» Une autre chose a changé depuis que Michelle Schmid travaille à Migros: elle met désormais une éternité à faire ses courses puisqu’elle examine minutieusement «ses» fruits.
Voici des informations et des histoires concernant Migros, notre engagement et les personnes qui travaillent en coulisses. Nous sommes également à vos côtés avec des conseils pratiques pour la vie quotidienne.