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Tomber dans la pauvreté peut arriver très soudainement. En revanche, il est long et difficile d’en sortir.
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En l’espace d’un an, le coût des fèves de cacao a presque quadruplé. Bruno Feer, acheteur de matières premières au sein de la filiale Migros Delica, explique les raisons de ce renchérissement.
Le prix mondial des fèves de cacao est quatre à cinq fois plus élevé qu’il y a un an. Actuellement, une tonne de cacao se vend à près de 9000 francs. Migros Industrie doit elle aussi s’approvisionner à ce prix.
Le prix du cacao augmente depuis janvier. Si notre grand stock de cacao à Amsterdam nous a permis de n’augmenter les prix que modérément jusqu’à présent, de nouvelles hausses sont désormais inévitables.
Tous, et plus particulièrement ceux contenant une plus forte teneur en cacao. Le coût de la production du chocolat blanc est également bien plus élevé en raison de la grande quantité de beurre de cacao qu’il contient. Son prix a même augmenté davantage que celui des fèves et de la poudre de cacao.
Nous avons déjà dû faire face à des fluctuations par le passé, mais jamais dans ces proportions. Les prix ont atteint un niveau historique.
Plusieurs facteurs entrent en jeu: ces dernières années, le cacao était trop bon marché et ne reflétait pas l’énorme volume de travail des producteurs. L’intérêt de cultiver le cacao et d’entretenir les plantations a diminué, entraînant une baisse des rendements. Et il faut ajouter à cela le changement climatique: les mauvaises récoltes dues à la sécheresse ou à des précipitations abondantes se multiplient. L’offre recule alors que la demande mondiale continue d’augmenter.
En principe, à tous les acteurs de la chaîne de création de valeur, à savoir les producteurs, les exportateurs et les distributeurs. Mais ce sont surtout les cacaoculteurs, qui ont vendu leur dernière récolte principale aux anciens prix, qui en bénéficieront davantage cet automne. Il faut espérer qu’une partie de ces revenus sera investie dans la revitalisation des plantations et que cela se traduira par une hausse des rendements. Ce serait également souhaitable pour les cultivateurs. Ils tireraient ainsi doublement parti de meilleures récoltes et de prix plus élevés.
Personnellement, je doute que le prix du cacao redescende à son niveau d’avant 2024. Cette matière première nécessite beaucoup de travail, qui doit être rémunéré de manière équitable. Ainsi, la culture du cacao conservera son attractivité à l’avenir aussi.