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Du classique qui casse les codes
Le nouveau format de concert Classics 180° brise les codes. Le directeur artistique Mischa Damev explique ce qui nous attend.
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Woke glossaire
Le mot «woke» est devenu omniprésent. Mais de quoi s’agit-il exactement? Voici un glossaire pour clarifier ce concept.
Personne qui défend ce qu’elle trouve juste et important. Soit de manière audible et visible, par exemple en participant à des manifestations ou en s’exprimant dans les médias, soit discrètement en arrière-plan, par exemple en organisant des actions et des évènements.
L’allié-e, ou ally en anglais, est une personne qui lutte contre l’oppression sans en être elle-même victime. «Par exemple, une personne hétérosexuelle qui défend le mariage pour tous est une alliée», explique Anna Rosenwasser, autrice féministe et experte LGBTQ soutenue par le Pour-cent culturel Migros.
On parle d’appropriation culturelle lorsque des membres d’une société dominante utilisent des éléments du patrimoine culturel d’une société minoritaire ou dominée. Autrement dit, c’est le fait de reprendre des éléments constituant l’identité d’une minorité, sans avoir consulté cette dernière. Selon Angela Zumbrunn, «ce faisant, on oublie que les membres de la société concernée sont souvent discriminés précisément en raison de ces éléments.» On reprend donc un style particulier, mais pas la discrimination qui va avec. «C’est injuste et il faudrait au moins en avoir conscience», ajoute Angela Zumbrunn.
C’est la traduction de l’anglais «empowerment». L’autonomisation consiste à permettre à des personnes structurellement défavorisées de plus prendre part aux décisions, de gagner en autonomie et d’avoir plus de marge de manœuvre. «Par exemple en donnant à de jeunes artistes accès à des ressources ou à des réseaux, comme nous le faisons», déclare Lilli Megerle du projet Sparx du Pour-cent culturel Migros.
Un biais est un préjugé envers quelque chose ou quelqu’un. «Aussi éclairé soit-on, nous avons toutes et tous des biais. L’important, c’est d’en avoir conscience», explique Nadine Adler Spiegel du Pour-cent culturel Migros. C’est pourquoi au Story Lab, les demandes de soutien pour les projets audiovisuels sont totalement anonymes. De cette manière, ni l’âge, ni le sexe, ni le nom des candidat-es ne peuvent influencer inconsciemment la décision du jury. «À la fin, ce sont les meilleures idées qui gagnent, indépendamment de qui les a proposées», constate Nadine Adler Spiegel.
Contrairement au concept de «Body Positivity», selon lequel tous les corps sont beaux, celui de «Body Neutrality» ne juge pas les corps. Un corps n’est donc ni beau, ni laid, ni bon, ni mauvais et on n’est pas obligé de l’aimer. «Il est tout simplement tel qu’il est et remplit une fonction», explique Sarah Stidwill du programme de promotion de la santé Kebab+. Par exemple, des jambes ne sont ni grosses ni minces, mais elles sont là en premier lieu pour qu’une personne puisse aller d’un endroit à un autre.
Ce terme est une contraction des mots anglais «brother» (frère) et «to appropriate» (s’approprier). Cette expression est utilisée principalement dans le monde du travail, lorsque l’idée d’une femme est reprise par un homme qui s’en sert comme si c’était la sienne. Ou lorsqu’une idée ne trouve aucun écho quand elle est proposée par une femme, mais en reçoit un très favorable quand elle est proposée plus tard par un homme. Ce terme est très proche du «mansplaining» (voir ci-dessous).
Ce terme, que l’on peut traduire par «culture d’annulation», désigne l’exclusion d’une personne ou d’une organisation de la sphère publique pour avoir agi de manière discriminatoire ou offensante. Il est employé péjorativement pour désigner les vagues d’indignation sur les réseaux sociaux.
Ce sont les stimulus qui peuvent réveiller un traumatisme non traité. Il peut s’agir par exemple d’images ou de bruits qui ravivent de mauvais souvenirs. C’est pourquoi un grand nombre de vidéos ou de représentations (comme au Schauspielhaus à Zurich) jugées particulièrement sensibles sont précédées d’avertissements, aussi appelés «trigger warnings». Le but est de prévenir que les contenus qui vont suivre peuvent heurter ou choquer.
En français, on pourrait parler de «prénom mort». C’est le prénom donné à la naissance, mais abandonné par la personne qui le portait. «Il arrive souvent que les personnes trans ou non binaires changent de prénom, car il correspond à un sexe auquel elles ne s’identifient pas», explique Dunja Kalbermatter de la LGBTIQ Helpline. Dans ce contexte particulier, le «deadnaming» – l’utilisation, délibérée ou non, de l’ancien prénom – peut être très blessant pour la personne qui a décidé de changer de prénom.
On parle de discours haineux lorsqu’une personne ou un groupe est offensé, dévalorisé ou discriminé en raison de certaines caractéristiques identitaires. «Les commentaires ne visant pas spécifiquement certaines caractéristiques identitaires, mais néanmoins offensants, menaçants ou injurieux sont qualifiés de toxiques», explique Sasha Rosenstein du projet du Fonds pionnier Stop Hate Speech.
Terme générique regroupant les mouvements défendant l’autodétermination et la liberté des femmes et, selon les courants, incluant d’autres sexes, voire tous les sexes.
Cet acronyme est composé des initiales de femmes, lesbiennes, intersexuelles, non binaires, trans et agenres (personnes qui ne s’identifient à aucun genre). Il englobe ainsi les personnes discriminées par le patriarcat en raison de leur identité sexuelle.
Le langage inclusif visibilise dans la langue les femmes, les hommes et les personnes non binaires. Au début, il s’agissait surtout de lutter contre le masculin générique, c’est-à-dire de ne plus dire «étudiants» tout en considérant que ce masculin inclut également les femmes, mais «étudiantes et étudiants». De nouvelles formes permettent d’inclure également les personnes non binaires, par exemple en ajoutant un astérisque ou un «x». Le langage inclusif est d’autant plus important que les études montrent que les personnes non nommées sont invisibilisées.
Ce terme est une contraction des mots anglais «man» (homme) et «explaining» (expliquer). En français, on dit aussi «mecsplication». C’est l’attitude d’un homme qui explique quelque chose à une femme de manière condescendante. Il part ainsi automatiquement du principe qu’il a une plus grande expertise que la femme et doit «l’instruire». Il le fait souvent sans qu’on le lui ait demandé et ses propos ne sont pas toujours exacts.
Ce terme exprime une pensée à deux niveaux: ce qui nous est propre et ce qui nous est étranger. Le fait de souligner des différences, par exemple en parlant de «personnes issues de l’immigration», entraîne l’exclusion et entrave la réussite de l’inclusion.
Ces trois abréviations désignent des personnes qui ne sont pas blanches: «Person of Colour», «Black and People of Color», «Black Indigenous and People of Colour». Les différences entre ces trois acronymes reflètent le fait que toutes les personnes non blanches ne se définissent pas comme personnes de couleur.
L’idée de privilège est liée au fait qu’un grand nombre de personnes disposent de certains avantages sociaux (par exemple une certaine couleur de peau ou un nom) par rapport à d’autres. En avoir conscience aide à construire une société qui offre le plus possible les mêmes chances à tout le monde. Mais avoir des privilèges ne signifie pas automatiquement qu’on a la vie facile.
Littéralement, on pourrait traduire par «appât à queer». C’est une technique de marketing qui consiste à vouloir attirer les personnes queer, sans pour autant perdre un public hétérosexuel plus conservateur. «C’est le cas, par exemple, dans des livres ou des films qui évoquent des personnages queer sans jamais confirmer clairement leur orientation sexuelle», explique Anna Rosenwasser.
Ce terme désigne la discrimination raciale subie au quotidien par certaines personnes. «Ce sont souvent des attitudes ou actions anodines, adoptées ou réalisées inconsciemment», explique Angela Zumbrunn, directrice du projet d’intégration «ici. ensemble.». Le racisme ordinaire peut, par exemple, consister à s’adresser spontanément en allemand standard à des personnes à la peau foncée. «Même si l’intention n’est pas mauvaise, cela rappelle systématiquement à ces personnes qu’on les perçoit comme différentes et sous-entend qu’elles ne sont pas d’ici», précise Angela Zumbrunn. (Voir aussi «Othering)».
Ce terme désigne un environnement inclusif qui accueille délibérément des besoins différents et exclut consciemment toute discrimination. De nombreux safe spaces sont réservés aux membres de certains groupes marginalisés pour leur permettre d’échanger en l’absence de tout préjugé.
La transphobie est l’aversion, voire l’hostilité envers les personnes trans*. (Cliquez ici pour accéder à notre glossaire LGBT). Cette aversion s’exprime, par exemple, par des actes de harcèlement, de discrimination ou de violence à l’égard de ces personnes.
Ce terme désigne la dévalorisation ou l’inégalité de traitement des personnes porteuses d’un handicap physique ou mental. Comme son synonyme capacitisme, il est formé sur le même modèle que sexisme, racisme, etc. Capacitisme est plutôt employé au Canada et validisme en Europe francophone. IntegrART, un projet de mise en réseau du Pour-cent culturel Migros, encourage les arts scéniques inclusifs depuis 2007 et promeut ainsi l’inclusion autodéterminée de personnes en situation de handicap dans les secteurs artistiques et culturels. Ce projet défend les intérêts de ces personnes et favorise la justice sociale.
Cette formule désigne des personnes qui, sans l’admettre pour autant, jouissent de privilèges sociétaux en raison de leur sexe, de leur âge et de leur couleur de peau. «Ces hommes adoptent des comportements qui vont à l’encontre du changement et du progrès, entre autres parce qu’ils ne veulent pas renoncer à leur position de force», sanctionne l’experte en question de genres Rahel Fenini («Gender im Grüene»).
Ce terme désigne une technique oratoire qui consiste à contrer son interlocuteur ou interlocutrice avec un argument se référant à un autre problème, qui n’a rien à voir avec le sujet initial. Cet argument est souvent formulé sous forme de question. L’origine de ce terme vient d’ailleurs d’une question: «Et qu’en est-il de...?» Ou, en anglais: «What about...?»
Ce mot vient de l’anglais «wake» qui signifie éveiller/réveiller. Aujourd’hui, ce terme désigne le fait d’avoir une conscience accrue des discriminations et injustices sociales. Ce mot peut aussi être utilisé de manière péjorative ou comme insulte.
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