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Jesus Antonio Rápalo Murillo

Commerce équitable

Un lien fort pour l’avenir

La Laguna: un petit village du nord-ouest du Honduras connu pour ses cultures de café. Au fil des ans, un partenariat étroit s’est noué entre les agriculteurs de cette région et Migros, à qui ils vendent leur production.

De
Dominik Véron
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Que faisons-nous?

Début 2020, nous avons pu rendre visite aux producteurs de café. Nous avons arpenté les champs d’Hermes, agriculteur plein d’espoir, bu le café chez José et Daisy, et discuté avec Elvira, au sujet de son statut de femme membre de la nouvelle coopérative, l’une des rares.

Le village de La Laguna

Les Honduriens aiment le café au moins autant que nous. Lorsqu’on rend visite à des familles à la maison, même à l’improviste comme ici chez José Wilfredo Madrid et Daisy Esperanza Vallecillos, on vous offrira presque toujours une tasse de café. «Nous ajoutons aux grains de café un peu de poivre de la Jamaïque de notre propre production. Cela donne une boisson très aromatique.»

Elvira Yamileth Rivera Madrid est à ce jour la seule productrice de café de la région certifiée Fairtrade. «Être la seule femme ici n’est pas un inconvénient pour moi. Dans la coopérative, je m’entends bien avec tous les hommes.» Plus difficile pour elle: les mauvaises récoltes dues à des pluies insuffisantes. Pour compenser ce manque, elle cultive aussi de la cardamome.

Hermes Rolando Barahona Rivera compte parmi les agriculteurs les plus pauvres de la région. Il n’exploite qu’une petite parcelle de terre. La collaboration avec Migros et la certification Fairtrade lui garantissent une sécurité financière bienvenue. «Avec ce revenu supplémentaire, je souhaiterais construire ma propre maison. En ce moment, je vis avec ma femme et ma fille de 2 ans dans la maison de ma mère. Il faut avouer qu’on est plutôt à l’étroit.» Son rêve serait qu’un jour sa fille ait une bonne formation scolaire et décroche un diplôme universitaire.

Le chef de la coopérative, Alfredo Rivera Díaz, avait étudié la médecine. Son travail aurait dû être celui de son frère. Mais celui-ci a été tué lors d’un kidnapping. Un destin que connaissent malheureusement beaucoup de familles au Honduras. «Au début, je ne savais pas grand-chose sur le café, j’ai dû tout apprendre.» Aujourd’hui très compétent, il coordonne la culture du café dans la région et offre une oreille attentive à tous les soucis des agriculteurs.

Jesús Antonio Rápalo Murillo a 80 ans et est cultivateur de café au Honduras depuis un demi-siècle. Il est le visage du café hondurien de Migros. «Pendant toutes mes années en tant que cultivateur de café, les coûts des engrais et les salaires des cueilleurs ont augmenté régulièrement. Mais le prix du café n’a pas suivi la même évolution. C’est pourquoi il devient de plus en plus difficile de gagner assez d’argent.» La certification Fairtrade lui permet, à lui et à ses employés, de continuer de vivre de la culture du café.

Un café labellisé Fairtrade

La conversion en une production équitable Fairtrade Max Havelaar exige des investissements de la part des paysans. Ces derniers doivent se plier entre autres à des mesures sociales, sécuritaires et environnementales, tenir une comptabilité irréprochable de la production et des récoltes. En reversant 50 centimes pour chaque paquet de café vendu, Migros soutient financièrement cette transition.

Fairtrade garantit aux producteurs de café un prix de vente minimum, fixé en fonction des coûts de production. Un aspect très important au vu de l’instabilité des cours mondiaux. En plus de ce tarif minimum, la coopérative touche une prime Fairtrade. Les paysans décident démocratiquement des projets où l’argent est investi. Cette organisation démocratique est une condition pour la certification Fairtrade. Début 2021, la plupart des agriculteurs locaux seront membres de la coopérative.