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Les opérations du centre de distribution de Schönbühl
Le parcours des fruits et légumes du centre de distribution de Migros Aar jusqu’aux magasins Migros.
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Lorsque Matthias Grossen part travailler, il s’habille toujours chaudement – même en plein été. Et pour cause: au centre de distribution Migros de Schönbühl (BE), il veille à ce que les marchandises réfrigérées soient toujours livrées à temps, quelles que soient les conditions.
Il est 5 h 30 du matin, près de Berne. Alors que la moitié de la Suisse est encore plongée dans le sommeil, Matthias Grossen (42 ans) est déjà en pleine action. Autour de lui, des caisses de yogourts, de lardons et de salades défilent à vive allure sur des tapis roulants. Pas une seconde à perdre! Soudain, sa tablette signale un dysfonctionnement. Sans hésiter, il se précipite vers le lieu de l’incident, empruntant escaliers métalliques et passerelles en hauteur.
Matthias Grossen travaille à la centrale d’exploitation 4 à Schönbühl. C’est ici que sont livrés, stockés, assemblés et expédiés tous les produits réfrigérés destinés aux supermarchés de Migros Aar. L’installation fonctionne de manière presque entièrement automatisée. Les palettes se déplacent comme par magie sur des rails. Mais derrière cette technologie de pointe, Matthias Grossen joue un rôle clé. En tant qu’error handler – c’est le nom de son métier –, il s’assure que le flux de marchandises reste fluide. En cas de blocage, c’est à lui d’identifier rapidement le problème et de le résoudre.
Des vêtements chauds sont indispensables dans le bâtiment. Les températures y oscillent entre 0 et 2 °C, afin de garantir la fraîcheur des produits. Viande, poisson, produits laitiers, mais aussi pâtisseries et plats cuisinés glissent sur des tapis roulants qui s’entrecroisent dans un ballet complexe.
Matthias Grossen arrive au dépôt des navettes, une structure métallique de la taille d’un terrain de football et haute de trois étages. Cet immense entrepôt peut contenir plus de 37'000 caisses de marchandises. Des navettes bleues clignotantes, ressemblant à des robots-tondeuses, s’affairent à réceptionner et trier les caisses.
L’une des navettes est immobile, sa lumière est passée au violet. «Probablement un problème de capteur», explique Matthias Grossen. À tous les nœuds de l’installation, des capteurs optiques détectent les étiquettes sur les caisses pour les guider vers leur destination.
Avec sa tablette, le spécialiste documente la panne: «Le support sur lequel repose la caisse de devant est de travers et obstrue le capteur.» Matthias Grossen redresse la situation et relance la navette. Celle-ci reprend aussitôt sa course vers l’entrepôt, emportant la caisse avec elle. Le flux de marchandises est rétabli.
À Schönbühl, huit gestionnaires d’erreurs assurent le bon fonctionnement de l’installation. La journée de Matthias Grossen commence toujours à 4 h. S’il s’est habitué aux réveils matinaux, les écarts de température entre l’intérieur et l’extérieur restent un défi en été. Malgré tout, il considère son travail comme une chance: «Avec cette nouvelle centrale, mon métier est devenu beaucoup, beaucoup plus intéressant.»
Avec cette nouvelle centrale, mon métier est devenu beaucoup, beaucoup plus intéressant.
Pendant quatorze ans, Matthias Grossen a travaillé comme préparateur de commandes non qualifié dans l’ancien centre de distribution voisin. À l’époque, son rôle consistait principalement à empiler des caisses sur des palettes. «C’était un travail physique où il fallait surtout de la force. Je sollicitais peu mon cerveau, aujourd’hui c’est l’inverse», dit-il en souriant. Seules ses jambes se plaignent parfois, après des heures passées à courir d’un bout à l’autre du site. Combien de pas fait-il par jour? Il sort son téléphone: «30'000, le compte est bon.»
Ce qu’il apprécie le plus, c’est d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour. L’installation est l’une des plateformes logistiques les plus complexes et les plus grandes de Suisse pour les produits frais. Par conséquent, les erreurs sont aussi très variées. Comme l’autre jour, lorsqu’une palette s’est retrouvée bloquée dans une zone où elle n’aurait jamais dû se trouver.
Plusieurs centaines de perturbations surviennent chaque jour, bien moins qu’au début de l’exploitation. La plupart peuvent être facilement corrigées, comme les caisses coincées. « Souvent, une simple poussée suffit pour débloquer la situation», explique Matthias Grossen. Si la marchandise se renverse et se répand, il prend lui-même le chiffon. Les capteurs et les cellules photoélectriques doivent toujours être propres pour pouvoir lire et trier correctement les caisses.
Sa tablette affiche déjà la prochaine panne, cette fois-ci près du pont logistique qui enjambe l’autoroute A6 à une hauteur de 10 mètres. Ce pont relie le nouveau bâtiment à l’ancienne centrale d’exploitation. Matthias Grossen informe son équipe qu’il prend en charge le problème, puis descend les escaliers métalliques en zigzag, traversant les différentes zones.
En chemin, il croise un petit groupe de collègues rassemblés autour d’une palette renversée. «Un patin s’est détaché», lui explique un membre de l’équipe. Tandis que certains inspectent les dégâts, d’autres commencent à nettoyer le tapis roulant.
Matthias Grossen se précipite dans la zone adjacente pour s’occuper de «sa» perturbation. En arrivant sur place, un «oh!» lui échappe. Un tapis roulant s’est immobilisé, et les palettes, empilées les unes sur les autres, restent figées. Un rouleau de la bande de transport s’est cassé, précisément à l’endroit où les palettes sont soulevées par un ascenseur pour atteindre le niveau supérieur.
«C’est un cas de second niveau», constate immédiatement Matthias Grossen. Cela signifie qu’il faut faire appel aux techniciens de l’équipe de gestion des erreurs formés pour résoudre les pannes nécessitant l’utilisation d’outils spécifiques. «Tout doit aller vite, sinon on risque de retarder le chargement des marchandises.»
Après avoir signalé l’incident, Matthias Grossen jette un coup d’œil à sa montre. «C’est l’heure du café.» Encore quatre heures avant la fin de son service. Déjà, il se réjouit à l’idée de passer le week-end avec sa compagne et son fils de 14 ans. Des moments d’autant plus précieux que, pendant deux ans, Matthias Grossen a jonglé avec un emploi à 100% et des cours tous les samedis à Olten. En juin 2024, ses efforts ont porté leurs fruits: il a obtenu son diplôme d’apprentissage de logisticien CFC, avec une spécialisation en stockage. «Je suis reconnaissant d’avoir eu cette chance.»
Voici des informations et des histoires concernant Migros, notre engagement et les personnes qui travaillent en coulisses. Nous sommes également à vos côtés avec des conseils pratiques pour la vie quotidienne.