Vous revenez d’un déplacement professionnel en Espagne. Qu’y avez-vous fait?
J’ai rendu visite à certains de nos producteurs de fraises, en agriculture conventionnelle et biologique. La mise en place du label Bio Suisse n’est qu’un partie de mon travail. L’autre consiste à rendre plus écologique la culture conventionnelle de fruits et légumes. Les attentes de la clientèle en matière de durabilité augmentent aussi dans ce domaine. C’est pourquoi nous avons mis au point un programme de durabilité pour tous nos producteurs de fraises en Espagne.
Que contient-il?
Il aborde essentiellement la gestion de l’eau et le respect des minimums sociaux, mais prévoit également des mesures pour promouvoir la biodiversité et réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Nos exploitations bio en Espagne prennent elles aussi part à ce programme, bien qu’elles remplissent déjà la plupart des conditions. Elles n’ont plus recours aux produits phytosanitaires chimiques de synthèse et appliquent d’ores et déjà des mesures efficaces en faveur de la biodiversité.
À quoi ressemblent-elles exactement?
Chaque champ est entouré d’une plate-bande où sont cultivées des fleurs, au profit des abeilles et des papillons. Certaines exploitations installent aussi des hôtels à insectes, ou entretiennent des haies et buissons.
Existe-t-il de tels programmes de durabilité en Suisse?
Oui. J’ai eu l’occasion de diriger un programme lancé par Migros dans le secteur des fruits à pépins, par exemple. Grâce à lui, 85% des producteurs suisses de pommes et de poires en agriculture conventionnelle suivent des dispositions favorables à la préservation de la biodiversité et de l’écosystème. Ils utilisent également moins de pesticides et moins d’herbicides. L’effet est d’autant plus important que les surfaces concernées sont vastes. Aujourd’hui, c’est un programme appliqué dans toute la Suisse.