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Une jeune femme consulte l'historique du cours des actions sur son ordinateur portable.

Les pièges de l'investissement

Placements: huit erreurs à éviter

Choisir le mauvais moment pour acheter ou vendre, perdre son sang-froid, trop se fier à son instinct sont autant d’erreurs que l’on peut commettre en plaçant son argent. Voici les pièges à éviter.

De
Jörg Marquardt
Date
Format
Conseil

Craindre les investissements

Selon une étude de l’Organisation de coopération et de ­développement économiques (OCDE), seuls 13% des ménages suisses investissent en bourse. Beaucoup de gens considèrent les actions comme trop risquées et préfèrent placer leur argent sur un compte d’épargne. Or, l’expérience montre que les ­actions génèrent davantage de revenus sur la durée, malgré de possibles pertes de cours à court terme. Si vous souhaitez protéger votre épargne de l’inflation et vous constituer un patrimoine, vous devriez investir une partie de vos avoirs en actions. Car plus l’horizon de placement est long, plus le potentiel de ­rendement augmente.

Attendre le bon moment

À l’instar de l’économie, le ­marché des actions évolue par cycles. Les baisses du marché sont généralement suivies de phases de reprise. Le moment idéal pour acheter des actions est celui où elles ont atteint leur plus bas niveau et sont les moins chères. C’est cependant difficile à prévoir. Plus que le moment d’entrée, c’est la durée du placement qui importe: commencez à investir le plus tôt pour le plus longtemps possible. Plus la ­durée de votre placement est longue, plus votre patrimoine pourra croître.

Si les cours boursiers montent sur une longue période, la probabilité d’une baisse augmente fortement.

Sacha Marienberg, responsable Investment Office à la Banque Migros

Céder à l’effet parasite

La bourse est en pleine euphorie, les cours grimpent et les médias alimentent l’engouement: «Dépêchez-vous d’acheter des actions pour avoir votre part du gâteau!» Mais attention: en agissant impulsivement, vous courez le risque d’être à la traîne du marché. Car les titres sont souvent déjà chers lorsqu’un engouement médiatique se développe. Cela réduit vos chances de rendement, du moins à court terme. Si tous les autres investisseurs se jettent sur une action, informez-vous bien sur l’entreprise et le marché avant d’acheter.

Se surestimer

La soif de rendements rapides conduit à surestimer ses propres capacités. En pensant avoir du flair et disposer d’informations soi-disant fiables, les profanes peuvent notamment être incités à acheter des actions risquées. Ils misent souvent sur des titres individuels dont ils attendent une forte performance. Si ce n’est pas le cas, des pertes ­considérables sont à craindre. Il vaut mieux répartir le capital entre plusieurs classes d’actifs, régions, secteurs et entreprises, par exemple avec un fonds large, car cela réduit le risque de perte.

Vendre par panique

En cas de krach boursier, le marché peut chuter de 20% ou plus. Cela a été le cas la dernière fois pendant la pandémie de coronavirus. Mais même en cas de correction normale, des replis de cours de 5 à 10% sont possibles. Dans de telles phases, bon nombre d’investisseurs ont tendance à céder à une réaction instinctive: par crainte de ­nouvelles pertes, ils vendent leurs titres et perdent ainsi beaucoup d’argent. Pourtant, après un krach, les marchés se remettent généralement plus vite que prévu. Gardez donc la tête froide et conservez des actions solides, même dans les moments difficiles. Conseil: avec des fonds stratégiques ou des mandats de gestion de patrimoine gérés de manière professionnelle, vous éviterez les mauvaises décisions.

Jouer à l’autruche

Les gens ressentent plus ­fortement une perte qu’un gain. D’où l’habitude de s’accrocher à des choses qui sont perdues depuis longtemps, surtout si l’on a déjà investi beaucoup de temps, d’énergie ou d’argent. C’est pourquoi l’on conserve souvent une action à perte trop longtemps dans son dépôt, dans ­l’espoir trompeur d’un retournement de tendance. Or, si le cours d’une action est durablement mauvais (par exemple parce que le modèle d’affaires d’une entreprise est à la traîne par rapport au marché), il faudrait la vendre, même si cela implique une perte.

Appliquer deux poids deux mesures

Des psychologues boursiers ont découvert que les gains et les pertes de cours étaient traités dans deux «comptes mentaux» distincts: lorsqu’une action augmente, nombre de personnes convertissent déjà leurs bénéfices sur papier en bénéfices réels. Cela les amène souvent à vendre tôt afin d’engranger ces bénéfices réels. Par contre, si la valeur d’une action baisse, les gens ne considèrent pas ­automatiquement la perte sur papier comme une perte réelle – et tendent à reporter la vente. Pour que votre dépôt ne contienne pas seulement des titres «perdants» au final, ne vendez pas les actions «gagnantes» à la première hausse.

Avoir le vertige

«Si les cours boursiers montent sur une longue période, la probabilité d’une baisse augmente fortement.» C’est une erreur de raisonnement très répandue, qui nous pousse à vendre nos titres trop rapidement de peur d’une chute de cours, au lieu de laisser les gains s’accumuler. Si une entreprise atteint ­régulièrement un nouveau ­record ­historique, c’est souvent le signe d’une position forte sur le marché et d’une bonne santé économique.

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