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L' assortiment va bientôt doubler
Katrin Tschannen, cheffe de Migros Online, parle du commerce en ligne et de l’avenir des achats.
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Entretien
Combien de produits bio trouvera-t-on à l’avenir dans les rayons de Migros, et à quel prix? Le président de Bio Suisse, Urs Brändli, et le CEO de Migros, Mario Irminger, en discutent dans la ferme familiale du premier.
Mario Irminger, en ce moment, Migros fait surtout les gros titres avec ses prix bas et ses marques propres. Quelle est la place des produits bio dans ses rayons?
Mario Irminger: Elle est importante. Migros propose des produits bio de grande qualité depuis de nombreuses années déjà, y compris dans le segment des prix bas. Nous avons introduit le bourgeon Bio Suisse en 2022, mais nous répondions déjà à ses critères avant cette date. Avec ce label, nous rendons notre engagement en faveur des matières premières suisses et de leur transformation selon les directives Bio Suisse encore plus visible.
Urs Brändli, qu’est-ce qui attire l’attention du président de Bio Suisse quand il fait ses courses à Migros?
Urs Brändli: Beaucoup de personnes me disent qu’elles trouvent que les produits bio vendus à Migros ne sont plus aussi bons qu’avant. À mon avis, Migros doit faire attention à ne pas perdre sa fidèle clientèle bio.
Migros vend-elle moins de produits bio qu’avant?
Mario Irminger: Au contraire, notre secteur bio a connu une croissance de 7,5% au cours des cinq dernières années. Nous proposons quelque 4000 articles, qui varient selon les saisons et légèrement d’un magasin à l’autre. Environ 600 produits portent actuellement le label du bourgeon.
L’offre de produits bio à Migros sera-t-elle élargie?
Mario Irminger: Migros continuera de miser sur les produits bio, mais nous considérons que notre gamme actuelle est déjà bien adaptée aux besoins de notre clientèle. À l’avenir, nous souhaitons organiser notre offre de manière plus claire, tout en restant ouverts et innovants. Les produits bio au goût convaincant trouvent toujours leur place chez nous.
Urs Brändli: Je ne peux que soutenir cette idée. Des offres rationalisées et plus claires aident les produits bio parce que la clientèle les voit mieux et les trouve plus facilement.
La baisse des prix ne se fait pas au détriment de l’agriculture.
Vingt produits bio de Migros sont actuellement aussi des produits à prix bas. Le bio peut-il aussi être bon marché?
Mario Irminger: Oui, c’est possible. Le prix bas signifie qu’un produit de production équivalente est proposé à Migros au même prix bas que chez la concurrence. Nous voulons que les gens, quel que soit leur budget, puissent aussi s’offrir du bio.
Et qui en paie le prix? Les agriculteurs?
Mario Irminger: Non, la baisse des prix ne se fait pas au détriment de l’agriculture et des producteurs, j’insiste sur ce point. Nous finançons les baisses de prix par des gains d’efficacité internes et par de meilleures négociations de prix auprès des fournisseurs de marques internationales.
Comment la stratégie des prix bas est-elle perçue par les agriculteurs bio?
Urs Brändli: Au début, elle n’était pas bien vue, mais nous avons confiance dans le fait que Migros tiendra parole et ne répercutera pas la pression des prix sur les familles paysannes. D’une manière générale, j’ai du mal à accepter que les produits alimentaires deviennent de moins en moins chers. Ils perdent de leur valeur et le travail qui se cache derrière n’est plus reconnu. En outre, ils sont plus souvent gaspillés, ce qui n’est pas durable.
La part de produits à base de viande bio reste peu importante. La demande est-elle trop faible ou est-ce la production qui peine à suivre le mouvement?
Mario Irminger: La viande de bœuf affiche une tendance stable et positive, la volaille a un grand potentiel, la viande de porc a tendance à stagner. Ce qui est décisif, c’est que nous coordonnons étroitement la planification des quantités avec les agriculteurs.
Urs Brändli: En ce qui concerne la viande, on constate que la clientèle qui achète des produits bio a tendance à consommer moins de viande. Pour la viande de bœuf, des projets communs sont déjà en cours avec Migros et Micarna, mais il y a encore beaucoup de potentiel que nous voulons exploiter ensemble.
En Suisse, même le bio ne peut se passer de produits importés.
Vous parlez d’un potentiel de croissance pour la volaille. Est-il prévu de proposer davantage de poulet bio?
Mario Irminger: Oui, la demande de volaille augmente. Environ 85% de notre volaille provient déjà de Suisse. Nous étudions actuellement les moyens de rendre la production de poulet plus durable, ce qui signifie que nous misons sur un élevage plus long, des races moins intensives et une plus grande liberté de mouvement pour les animaux. L’objectif est que le poulet reste disponible pour la clientèle, que les agriculteurs soient rémunérés de manière équitable et que la production soit écologiquement responsable.
Urs Brändli: Pour nous, il est essentiel que les agriculteurs puissent planifier sur le long terme. Le poulet bio est plus cher parce que les animaux vivent deux fois plus longtemps et sont moins sélectionnés. Si la demande augmente, Migros peut donner le signal: nous avons besoin de plus de poulets bio. Pour le commerce de détail, les poulets bio sont toujours produits sous contrat et non au détriment des exploitations bio.
Avec Alnatura, Migros propose une ligne bio entièrement produite à l’étranger et beaucoup moins chère que Bio Suisse. Quelle est la stratégie en la matière?
Mario Irminger: Pour les produits frais comme les légumes, les œufs, le lait ou le pain, nous misons clairement sur Bio Suisse. Alnatura est une marque forte pour les produits transformés et donc, les deux labels se complètent.
Monsieur Brändli, en tant que consommatrice, que dois-je plutôt acheter: des légumes bio provenant de l’étranger ou des légumes cultivés de manière conventionnelle dans la région?
Urs Brändli: Des légumes bio de la région, bien sûr. Si les légumes bio ne sont pas disponibles, c’est qu’ils ne sont probablement pas de saison. Il serait alors plus durable d’y renoncer complètement. Mais la plupart des gens ne le souhaitent pas et dans un pays qui importe 50% de ses denrées alimentaires, même le bio ne peut se passer de produits importés. Le plus important n’est toutefois pas toujours de savoir d’où vient un produit, mais comment il a été cultivé. Je recommande toujours de faire preuve de bon sens.
Mario Irminger: Notre label «De la région. Pour la région.» est très apprécié par les consommateurs qui accordent de l’importance aux trajets courts et à la proximité. Et il y a pas mal de produits frais qui sont à la fois locaux et bio.
Et vous, quels sont les produits bio que vous achetez le plus souvent?
Mario Irminger: Du lait et des œufs bio, et je ne suis pas le seul. Depuis des années, le lait et les œufs font partie des produits bio les plus vendus à Migros.
Et vous, Urs Brändli, quel est votre produit favori?
Urs Brändli: Clairement le yogourt aux cerises bio.
Voici des informations et des histoires concernant Migros, notre engagement et les personnes qui travaillent en coulisses. Nous sommes également à vos côtés avec des conseils pratiques pour la vie quotidienne.