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Monde du Travail
Plus un profil est demandé sur le marché, plus le salaire est élevé. En fait, ce n’est pas si simple. Ce qui se cache derrière un salaire, et pourquoi il faut négocier.
Le salaire médian suisse s’élève à 6788 francs par mois. La moitié des personnes qui travaillent gagne donc plus, l’autre moins, selon une analyse de la Confédération réalisée en 2022. Tout en haut de l’échelle, on trouve des CEO comme Sergio Ermotti. Le patron d’UBS a gagné 14,4 millions en seulement 9 mois de mandat. Vers le bas, le champ est ouvert.
C’est une question pour laquelle il n’existe pas de formule. En effet, le marché du travail est, comme son nom l’indique, un marché. En d’autres termes, l’offre et la demande y sont déterminants. Mais les normes, les lois et les règles du partenariat social y jouent également un rôle.
Pour les entreprises, la productivité, c’est à dire le profit qu’elles font en un temps donné, est un facteur important. Les grandes entreprises sont plutôt avantagées dans ce domaine, car elles peuvent organiser leurs processus de manière efficace, explique Daniel Kopp, économiste au Centre de recherches conjoncturelles de l’EPF de Zurich. Mais certaines petites entreprises, comme les cabinets d’avocats, offrent aussi des taux horaires élevés. Au contraire des entreprises artisanales, dont la clientèle est moins disposée à dépenser.
Du côté des personnes employées, cela dépend avant tout des compétences. Si l’on a une spécialisation que peu de gens possèdent, ou si l’on travaille dans un domaine très demandé, on gagne généralement plus. «En période de récession, les salaires sont généralement moins élevés qu’en période de boom économique», explique Daniel Kopp. Et la pénurie actuelle de main-d’œuvre qualifiée joue en faveur des salariés. Car le prix de ce qui est très demandé a tendance à augmenter.
Pour les salaires très bas, les contraintes légales jouent également un rôle. Il n’existe pas de salaire minimum national en Suisse. Toutefois, certaines villes et certains cantons, dont Genève, le Tessin ou la ville de Zurich, appliquent des limites inférieures. En règle générale, ces seuils minimaux se situent entre 19 et 24 francs de l’heure.
Des syndicats forts peuvent également stimuler la hausse des salaires. Ils négocient des conventions collectives avec les associations patronales.
Celles-ci influent non seulement sur les salaires minimaux des différentes fonctions, mais aussi sur les conditions de travail. Ces conventions ne s’appliquent toutefois qu’aux entreprises qui leur sont soumises, sauf si la Confédération les déclare d’application générale.
«En Suisse, la généralisation des conventions collectives a probablement contribué à protéger les bas salaires», déclare Kopp. Malgré cela, l’écart salarial se creuse tout de même dans notre pays. La cause principale en est l’augmentation des salaires les plus élevés.
«Les entreprises ont toujours une marge de manœuvre», indique Daniel Kopp. En effet, tout dépend du modèle salarial pour lequel on opte. Veut-on des écarts plus ou moins importants entre les salaires? Veut-on avant tout maintenir des coûts salariaux bas ou au contraire garantir la motivation du personnel par une bonne rémunération?
Certaines entreprises offrent par ailleurs de précieux avantages supplémentaires, comme de bonnes prestations sociales, le télétravail ou une participation aux abonnements de train. Toutefois, ces avantages n’ont qu’un effet restreint sur les inégalités salariales. «Nous observons que souvent, les entreprises qui paient des salaires plus élevés offrent aussi de meilleures conditions de travail», explique le chercheur.
À travail égal, salaire égal: ce slogan fait l’unanimité. Toutefois, les avis sont plus partagés sur le niveau où doit être placée la limite inférieure et sur l’ampleur souhaitable de la différence entre les niveaux de salaires.
En fin de compte, c’est une question politique, selon Daniel Kopp. La réponse a cependant des répercussions sur les salaires, car ces derniers existent dans un contexte social et sont donc soumis à l’appréciation des gens. La transparence des salaires modifie également le marché du travail. «Souvent, les personnes dont les salaires sont bas sont également mal informées, ce qui peut les amener à travailler plus longtemps pour des entreprises qui paient mal.»
De même, une partie des femmes continue à gagner moins que les hommes. Si des facteurs tels que la formation ou le secteur peuvent jouer un rôle dans cette différence, ils ne suffisent pas à l’expliquer, écrit la Confédération. Pour y remédier, les entreprises multiplient les analyses d’égalité salariale. «Des études internationales montrent qu’elles sont efficaces contre l’écart salarial. Mais ce sont souvent les salaires des hommes qui sont alignés sur ceux des femmes, ce qui diminue la masse salariale globale», explique Daniel Kopp.
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