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Quatre collaborateurs de Migros dans des environnements différents

Monde du Travail

L’égalité est-elle atteinte?

Le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits des femmes. Nous avons interrogé quatre femmes et deux hommes sur leur vision de l’égalité des sexes.

Texte
Katja Fischer De Santi, Pierre Wuthrich
Image
Loris von Siebenthal, Niels Ackermann, Michèle Büschi, Lucas Ziegler
Date
Format
Interview

«Je n’ai jamais ressenti de différences de traitement»

Dans votre vie professionnelle, avez-vous déjà eu la sensation qu’on vous traitait différemment en raison de votre sexe?
Je n’ai jamais ressenti de différences de traitement, que ce soit en Colombie où j’ai travaillé il y a une trentaine d’années ou maintenant en Suisse. À Migros, nous avons une très bonne politique d’entreprise, et de plus en plus de femmes deviennent gérantes.

Comment réussir à concilier vie professionnelle et vie familiale?
L’un des conjoints doit pouvoir se montrer flexible. J’ai la chance d’avoir un mari «tout-terrain» qui travaille comme indépendant. Il pouvait accompagner notre fils chez le médecin et gérer les urgences. Cela m’a permis de travailler à 100% et a facilité ma carrière.


«J’aimerais travailler à temps partiel»

Selon vous, est-il plus facile d’être un jeune homme ou une jeune femme aujourd’hui?
Les deux sexes ont des inconvénients. La société attend toujours des hommes qu’ils soient forts et qu’ils sachent s’imposer. Lorsque nous allons mal, il est plus difficile pour nous d’obtenir du soutien. Les femmes, elles, courent un plus grand risque d’être harcelées.

Pour quel modèle de famille aimeriez-vous opter plus tard?
J’aimerais travailler à temps partiel, à 60% par exemple, et que ma partenaire en fasse autant. Ainsi, nous pourrions nous occuper de nos enfants à tour de rôle.


«Les employeurs doivent se montrer exemplaires»

Quel est, d’après vous, le principal obstacle empêchant les femmes d’accéder autant que les hommes à des postes à responsabilité?
Selon moi, l’éducation joue un rôle crucial en façonnant, dès notre plus jeune âge, notre caractère et nos convictions. Ces dernières sont souvent renforcées par l’influence de nos groupes d’amis durant notre scolarité. Une fois ces croyances bien ancrées, il devient difficile de les modifier et de les faire évoluer.

Comment le monde du travail peut-il changer cet état d’esprit?
Il est primordial que les employeurs soient exemplaires et offrent les mêmes chances à toutes et tous. Chaque décision – engagement ou promotion – doit se fonder uniquement sur les compétences et l’expérience de chaque individu. Je ne fais aucune distinction entre les sexes. Notre équipe est principalement constituée de femmes alors que nous évoluons dans une branche plutôt considérée comme masculine.


«Je suis souvent la seule femme»

Comment organisez-vous les tâches professionnelles et familiales au sein de votre foyer?
Mon mari et moi travaillons tous les deux et organisons notre vie professionnelle et familiale de manière absolument équitable. Nous n’avons pas de séparation classique des tâches. Cela demande bien sûr une bonne planification.

Au cours de votre carrière, y a-t-il eu des situations où vous vous êtes sentie désavantagée en tant que femme?
Non, pas vraiment. Mais ce qui est frappant, c’est que, dans de nombreuses réunions, je suis la seule femme. Pourtant, diverses études montrent que les entreprises qui comptent plus de femmes à des postes de direction affichent de meilleures performances financières. Selon moi, c’est ­logique, car il y a ainsi davantage de points de vue autour de la table. Cela permet toujours de prendre de meilleures décisions.


«Les hommes doivent davantage être à l’écoute des femmes»

La Suisse est-elle bonne élève en matière d’égalité des sexes?
Je trouve que l’on a fait des progrès ces dernières années. Tout n’est cependant pas parfait. Dans les métiers traditionnellement masculins, les femmes doivent encore faire plus d’efforts pour être respectées.

Que doit-on encore absolument améliorer pour parvenir à un meilleur vivre-ensemble?
Les hommes doivent davantage être à l’écoute des femmes. Nous sommes nombreuses à avoir été victimes de violences et nous ne sommes pas prises au sérieux. On pense trop souvent que nous mentons. J’espère que le cas en France de cette femme qui a été droguée et violée par cinquante hommes va faire bouger les choses, que ce soit là-bas ou ici. D’autant plus qu’un tel drame peut se produire partout.


«La garde des enfants n’est pas possible partout»

Au cours de votre carrière, y a-t-il eu des situations dans lesquelles vous vous êtes sentie désavantagée en tant que femme?
Non, dans mon métier d’agronome, je n’ai jamais été discriminée. L’égalité salariale a toujours été prise très au sérieux, et chez mon employeur IP-Suisse, aussi bien les hommes que les femmes avec des enfants en bas âge pouvaient faire du télétravail il y a quinze ans déjà.

Pourquoi, selon vous, les femmes sont-elles moins nombreuses que les hommes à occuper des postes de direction?
Dans les régions rurales en particulier, la garde des enfants n’est pas possible partout. Il faut s’organiser soi-même, et cela incombe alors généralement aux mères. De plus, certaines femmes préfèrent passer plus de temps avec leur famille et renoncent sciemment à leur carrière.

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